J’ai le plaisir de vous communiquer ce document, transmis par, Daniel Lejeune. Cet article extrait du journal Le Berry est daté de 1865 .
PROJET D’UNE SOCIÉTÉ D’HORTICULTURE
A BOURGES
L’horticulture s’éveille en Berry. Le mouvement général de la France vers l’amélioration du jardinage et de ses produits, l’impulsion généreuse et féconde donnée par le Gouvernement aux tentatives individuelles des cultivateurs, l’exemple de plusieurs préfets qui introduisent dans leurs départements les pratiques nouvelles sanctionnées par l’expérience et les résultats acquis, ne pouvaient laisser froid pendant bien longtemps notre vieux Berry à l’endroit de Flore et de Pomone. Il s’est souvenu de sa fertilité, des éléments précieux de richesse qui sont encore chez lui à l’état latent, et par la diffusion de l’horticulture il se prépare le moyen de les mettre en valeur.
Nous n’en voulons pour exemple que l’initiative de l’administration municipale de Bourges pour la création et l’amélioration des jardins publics, l’appel récent d’un professeur d’arboriculture renommé, dont les leçons ont été fort appréciées, l’accroissement du nombre de nos horticulteurs et la prospérité de quelques-uns d’entre eux.
Il faut applaudir à ce réveil heureux. C’est le devoir des hommes bien pensants d’en profiter sans attendre, de l’encourager, de l’augmenter, de le diriger de tout leur pouvoir. Le Berry, et surtout le département du Cher, a des exemples à invoquer pour convaincre les incrédules de l’existence des trésors qu’une culture perfectionnée ferait éclore. Ce coin béni du ciel, appelé la Forêt-Saint-Martin, où presque sans soin des milliers d’arbres naissent, vivent et produisent en abondance, forêt d’un genre singulier qui n’est composée que d’arbres fruitiers, dit assez la valeur qu’elle pourrait acquérir si la science, ici, s’alliait à la fertilité d’un sol sans rival. Il est triste de penser que les colons des Stuarts n’ont pas suivi les perfectionnements de l’arboriculture fruitière depuis les temps reculés où ils se sont établis dans l’antique forêt de Haute-Brenne.
Et combien de riches coteaux, de plantureuses vallées des autres régions berrichonnes sont pourvus des mêmes avantages ! Si la France est, dès à présent, le verger de l’Europe, le Berry devrait être le verger de la France. Nous ne craignons pas d’être taxé d’exagération en disant que son sol et son climat ne le cèdent à aucune autre province, pour l’appropriation à la culture des arbres fruitiers.
Que de terrains maigres, de friches, de communaux restent encore à planter, qui transformeraient en bonnes espèces sonnantes les maigres produits qu’ils donnent actuellement ! Les exemples du curé Lamarosse et du sergent Reneveux en Bourgogne ont grand besoin d’être invoqués ici. Songez que dans la Côte-d’Or, des communes tout entières plantées de cerisiers, de pruniers, d’arbres fruitiers appropriés à leur sol, ont décuplé les revenus en moins de douze années, depuis que ces braves et courageux apôtres ont fait les premiers essais, suivis bientôt par la foule !
Si l’on assiste à l’embarquement des nombreux wagons de fruits tavelés, petits, sans saveur et sans prix, que nos forêtains expédient chaque automne à Paris, on se prend à regretter amèrement que tout le pays ne se mette pas à la culture fruitière, et, à son tour, ne décuple ses capitaux.
De l’utile à l’agréable il n’y a qu’un pas. L’aisance que les arbres fruitiers apportent au logis attire de plus en plus vers le jardinage, d’abord de produit, puis d’agrément. On s’habitue à mieux respecter les produits de la nature, à mesure que l’on s’aperçoit du rôle important qu’ils peuvent jouer dans la fortune publique et particulière. Les plates-bandes du jardin appellent quelques fleurs, et le soin des légumes et des arbres à fruits n’empêchera pas de consacrer quelques instants à la floriculture. Puis le goût s’épure, la collection s’augmente et s’enrichit. Le caprice de chacun, dans cette innombrable nomenclature des plantes, s’arrête à telle ou telle spécialité. Cette spécialité prend des racines de plus en plus vivaces, et les véritables amateurs, les producteurs même des nouveautés précieuses surgissent, pour prendre rang dans l’aréopage des horticulteurs.
Or, si l’on veut arriver à ces résultats, on ne peut nier le rôle important que jouent les Sociétés d’horticulture dans la vulgarisation des bonnes pratiques horticoles, dans le rapprochement des intelligences entre elles, dans le choc fécond, l’émulation salutaire qu’elles font sortir des différents membres d’une région qui, sans elles, s’ignoraient et restaient sans ardeur et sans vie.
On peut se prendre à désirer une semblable institution pour notre pays, quand on voit que dans certaines contrées, de simples cantons, des communes même ont leur Société d’horticulture. On sait à quel degré de prospérité horticole sont arrivées la Belgique et la Hollande. A quoi la doivent-elle ? Tout le monde s’accorde à répondre : à leurs Sociétés d’horticulture, dont un lien fraternel et fort, la fédération, a réuni tous les intérêts, tous les travaux, tous les bienfaits.
Les éléments de fondation ne nous manqueraient pas. Il ne s’agit que de savoir les rassembler. Nous connaissons, à Bourges notamment, un nombre suffisant de personnes qui pourraient constituer un bureau digne d’une Société horticole bien notée parmi ses sœurs.
L’idée à dû germer dans l’esprit de quelques-uns d’entre eux ; que leur manque-t-il ? Les Adeptes ? mais du jour où ils entreront résolument dans la voie, ils seront secourus par toute la population éclairée. L’appui du Gouvernement, stimulé par la récente circulaire du ministre de l’instruction publique, ne leur faillira pas. Le temps est venu. S’ils ont tenté autrefois cette épreuve, ils ne pouvaient compter sur une vitalité comparable à celle d’aujourd’hui. Le but à remplir ? mais, nous l’avons dit, il se place parmi les plus nobles et les plus profitables à la civilisation. Et si nous voulions y chercher un argument en faveur de la répression du courant centralisateur, de cet absentéisme qui dévaste nos campagnes, nous ne manquerions pas de raisons.
De plus, une Société d’horticulture est sollicitée dans le Berry, dans le Cher surtout, par des services d’un ordre plus relevé, plus scientifique, si l’on veut. Le congrès pomologique de France se réunit chaque année, à tour de rôle, dans les centres fruitiers les plus importants, pour ses travaux d’épuration de la synonymie des fruits. Nous demandons si la Forêt St-Martin n’est pas un jour appelée à être jugée par lui, et si une session du congrès à Bourges ne serait pas bientôt obtenue par la Société qui y serait fondée ? L’illustre auteur de la grande publication iconographique intitulée : le jardin fruitier du Museum, M. Decaisne, a bien compris cette importance du Berry au point de vue pomologique, et déjà plusieurs de nos fruits les plus répandus et les plus précieux pour le transport et l’alimentation populaire, la poire d’Angoisse et la poire de Vigne (ou poire à la grand’queue), ont trouvé place dans ses splendides annales.
Voilà pour le premier chef. Il y aurait vraiment conscience à laisser un pareil dédale persister plus longtemps dans notre quartier général des fruits. Appelons le congrès de toutes nos forces.
De plus, le département du Cher a sa place marquée parmi les premiers de France, pour sa richesse botanique et géologique. Des renseignements assez étendus ont été donnés sur la végétation par M. Boreau, dans La Flore du Centre. Mais depuis l’apparition de la dernière édition, beaucoup de découvertes se sont encore fait jour, nous en avons la certitude. Ce serait à la Société d’horticulture, autour de laquelle viendraient assurément se ranger les notabilités scientifiques de notre pays, à provoquer la rédaction d’une Flore du Cher, dont les matériaux sont déjà recueillis depuis longtemps dans plusieurs collections.
Voilà de nobles tâches. S’ils en sont bien pénétrés, les hommes d’action auxquels est réservée la fondation de la Société d’horticulture du Cher, rendront à coup sûr de notables services. Et si, comme nous le demandons et l’espérons toujours, les Sociétés d’horticulture françaises se réunissent enfin dans une fédération centrale qui établirait entre toutes une précieuse solidarité, notre Société berrichonne, qui n’est pas encore née, y tiendrait en peu d’années un rang distingué.
Il ne faut pas s’en tenir à des vœux stériles. Si une telle idée rencontrait de l’écho parmi nos compatriotes, voici sur quelles bases nous proposerions d’établir la Société. Les exigences diverses, que connaissent mieux que nous ceux qui en prendraient la direction, rendraient modifiable sur plusieurs points, sans doute, le projet qui va suivre, de statuts et règlement organique. Le concours de plusieurs est ici indispensable ; les lois qui régissent une assemblée, quelle que soit d’ailleurs son importance et sa nature, ne sauraient être trop étudiées avant d’être admises.
SOCIETE D’HORTICULTURE DU CHER
Statuts et règlement organique
Art. 1er. – La Société d’horticulture du Cher est instituée pour répandre le goût et la connaissance des végétaux utiles et d’ornement, les meilleurs procédés de la pratique, les théories consacrées par l’expérience. Elle encourage l’introduction des végétaux nouveaux, et se réserve d’organiser, s’il y a lieu, des conférences populaires sur l’horticulture.
Art. 2. – Elle a son siège à Bourges, dans le local (à désigner).
Art.3. – Elle se compose d’un nombre indéterminé de membres honoraires, titulaires et correspondants.
Les membres titulaires doivent être présentés par deux membres de la Société ; leur admission est prononcée par l’assemblée quinze jours après leur présentation, s’il n’est pas formulé d’opposition.
Ils paient annuellement une cotisation de francs, destinée à subvenir aux dépenses de la Société.
Tout membre en retard de payer sa cotisation sera rayé de la Société à la séance générale de fin d’année, sur la proposition du conseil.
Les membres honoraires, choisis parmi les personnages qui peuvent patronner la Société, sont proposés par le conseil d’administration et leur admission est votée par l’assemblée générale.
Il en est de même des membres correspondants, qui sont choisis parmi les notabilités de la science.
Ni les membres honoraires, ni les correspondants ne sont tenus de payer la cotisation annuelle.
Art. 4. – La Société est régie par un conseil d’administration composé d’un Président, d’un Vice-Président, d’un Secrétaire, d’un Vice-Secrétaire, d’un Trésorier Bibliothécaire et de 10 Conseillers.
Tous sont nommés annuellement et sont rééligibles.
Le conseil d’administration, moins les 10 conseillers, constitue le bureau ordinaire de la Société.
Art. 5. – Le Président a pour fonctions d’ouvrir, lever et diriger les séances, faire observer le règlement, ordonnancer les dépenses de la Société après vote du conseil, prendre les mesures d’ordre nécessaires, diriger la rédaction des publications de la Société ou les expositions, s’il y a lieu.
En cas d’absence, il est suppléé par le Vice-Président ou le plus âgé des membres du conseil.
Art. 6. – le Secrétaire dresse et lit les procès-verbaux des séances, ainsi que ceux des jurys, se charge des convocations et de la correspondance au nom de la Société.
Il est remplacé en cas d’absence par le Vice-Secrétaire.
Art. 7. – Le Trésorier Bibliothécaire perçoit les cotisations, paie les dépenses ordonnancées par le Président, conserve la Bibliothèque et les Archives de la Société, dont il donne communication sur place aux membres de la Société qui le demandent.
Il présente, à la fin de chaque année, le rapport sur les opérations et la situation financière de la Société.
Art. 8. – la Société se réunit chaque année en séance générale, dans la dernière quinzaine de décembre, sur la convocation du Président, pour procéder au renouvellement de son bureau et de son conseil d’administration. Dans cette séance peuvent être discutées et votées les modifications que le conseil croit devoir soumettre au jugement de la Société tout entière.
Art. 9. – Les séances ordinaires de la Société, ont lieu le de chaque mois, au local de la Société. Il sera délivré à chaque membre présent un jeton de présence représentant une valeur de cinquante centimes, et qui pourra servir au rachat d’une partie de la cotisation.
On pourra faire à ces séances des présentations de plantes que le bureau récompensera s’il y a lieu.
Les communications de tout espèce, relatives à l’horticulture, y seront accueillies et discutées par l’assemblée.
Art. 10. – La Société se réserve d’ouvrir, quand ses ressources le lui permettront, des expositions partielles, dans le local de ses séances, ou des expositions générales, dans un lieu choisi ultérieurement.
Ces expositions pourront s’appliquer ou à des spécialités, ou à l’horticulture en général et aux industries qui se rattachent à l’horticulture.
Un jury, nommé par le conseil d’administration, sera chargé de juger les lots exposés, et de répartir les récompenses.
Ces récompenses seront décernées en séance générale, sur convocation spéciale. Elles consisteront en médailles, livres d’horticulture ou de science, outils de jardinage ou objets d’art s’y rattachant. Le jury pourra être recruté parmi les personnes étrangères à la Société.
Les exposants ne pourront prendre part à aucune délibération du jury, ni être jurés dans aucun cas.
Art. 11. – La Société peut s’affilier des dames patronnesses de l’horticulture. Leur présentation et leur réception suivra la règle ordinaire des membres de la Société. Elles paieront la cotisation, et jouiront de tous les droits des sociétaires, sans pouvoir prendre part à l’administration de la Société.
Art. 12. – La Société publiera un bulletin mensuel, contenant les procès-verbaux de ses séances, les listes de présentation de végétaux et d’objets se rattachant à l’horticulture, les jugements de la Société, et les mémoires originaux qui lui seront adressés par ses membres. Le secrétaire est chargé de la rédaction sous le contrôle d’une délégation du conseil.
Art. 13. – Enfin, la Société se réserve l’initiative pour les questions qui touchent à l’avancement de l’horticulture, quoique non prévues au programme.
Art. 14. – Les modifications à introduire dans le présent règlement devront être soumises au conseil d’administration qui en référera à l’assemblée générale après examen.
Fait et arrêté, à Bourges, le
Le Secrétaire, Le Président,
N … N …
Telles sont les bases premières sur lesquelles nous voudrions voir établie une Société d’horticulture du Cher.
Nous répétons que ce projet pourrait demander des additions et des changements, mais si l’idée est prise en considération, nous sommes tout prêt à recevoir les observations qu’on voudrait bien nous présenter, afin de concourir, dans la mesure de nos forces, à la réalisation prochaine.
Édouard ANDRÉ
27 mai 1865
***************************************************************************************************************************************************
Histoire de la Société d’Horticulture du Cher
Cette association est née des efforts déployés durant vingt années pour offrir aux Berruyers des expositions florales dignes de leurs attentes.
Le principal moteur de ces manifestations a été le Chrysanthème. Marguerite d’automne ou fleur d’or, cette superbe plante originaire d’Asie (Chine, Corée, japon…), était arrivée à Marseille en 1788, sur le bateau du capitaine Blancard. Placée entre les mains de divers amateurs, elle fit l’objet de semis et donc de variations entre les mains d’un autre capitaine (demi-solde de la grande armée à Toulouse), le capitaine Bernet. Puis ce fut le collecteur anglais Robert Fortune qui, en 1862 introduisit du Japon de nouvelles formes aboutissant à une incroyable diversité des formes, à une émulation entre les obtenteurs et finalement à la création en 1896 à Bourges, de la Société Française des Chrysanthémistes.
L’armistice de 1918 ayant été signé en novembre, le Chrysanthème devint alors la fleur des morts de la grande guerre et sa culture représenta un enjeu économique comparable à celui du commerce de la Rose.
Outre l’exposition fondatrice de 1896 durant laquelle Edouard André avait été appelé comme membre du jury, Bourges a organisé ou participé à de nombreuises expositions de Chrysanthèmes. Le fait que Georges Tourly, horticulteur Asniérois et conseiller municipal ait été un sélectionneur de chrysanthèmes à petites fleurs et à cascades réputé, ne fut assurément pas étranger à ce mouvement.
Pour ce qui me concerne, j’ai mis sur pieds avec mes collaborateurs, avec certains Elus et avec les professionnels du département, les trois salons de 1976, 1977, 1996.
Peut être, celui de 1976 aura-t-il été le plus exaltant, atteignant un développement jusque-là inédit : l’ensemble de la ville était fleuri, l’ensemble du parc des axpositions et le Palais des Congrès étaient investis et trois spectacles furent organisés sur le thème du Chrysanthème et du japon : un récital de musique classique, un spectacle de femmes-fleurs « déshabillées » par les fleuristes du Cher et une nuit des Arts martiaux.
Il va de soi que d’importants moyens municipaux avaient été mobilisés, mais c’est par une coopération étroite entre la ville de Bourges et les professionnels de l’horticulture et de la fleuristerie que la réalisation technique, l’organisation et le financement permirent à ce rêve de devenir réalité.
Ce ne fut pas la fête impériale, la ville de Bourges n’étant pas alors de cette tendance, mais ce fut la fête des fleurs et le bonheur du succès partagé, d’autant plus qu’économiquement, le salon avait été positif.
Il fut donc envisagé d’un commun accord, de sceller cette dynamique dans la création d’une Société d’Horticulture, dont la présidence revint naturellement à Paul Ganes, adjoint en charge des espaces vert. Tout naturellement encore, le service des Espaces verts devint l’intendant de cette structure qui s’ouvrit aux amateurs et qui eut pour ambition la dimension départementale.
A ses débuts donc, outre l’ensemble des cadres du service des espaces verts de Bourges, l’association fut acccompagnée et dirigée par des professionnels éprouvés, tels que Gérard Linard, Georges Tourly, Nicole Linard, Jean Rouzeau, M. Campagne, M. Béguin…bien-sûr, Jean-Claude et Marie-Hélène Cassier, mais aussi M. Chassagne, paysagiste du CAUE, M. Dumontet, maire de Vesdun…et beaucoup d’autres que j’omets et qui, je l’espère, ne m’en voudront pas.
L’enthousiasme soufflait sur les braises et le Chrysanythèmes ne suffit plus : nous organisâmes en liaison avec le CCVS, le premier salon du Pelargonium et des collections botaniques ; un salon du Dahlia en partenariat avec la SNHF.
Une convention avec la ville de Bourges fut signée pour la valorisation de la collection de Pelargoniums et la présence de cette dernière aux journées des plantes de Courson.
Des conférences, des cours de jardinage et des voyages furent envisagés depuis l’origine, avec des succès variés, les voyages n’ayant pris leur réel développement qu’avec l’arrivée parmi nous de René Bardiot.
Les cours de jardinage et les démonstrations d’art floral suscitent toujours un vif intérêt. Je me rappelle enfin la production du bulletin de liaison dont quelques spécimens doivent toujours se trouver dans les archives de la mairie. Il n’y avait pas la PAO, mais il y avait le photocopieur ! Et déjà, le souci était de boucler chaque numéro avec des auteurs, naturellement volontaires et spontanés, comme il est de règle !
Je ne voudrais tout de même pas laisser à penser que nous ayons été les premiers à penser à créer une société d’horticulture dans cette belle ville. En fait, j’ai découvert dans la Revue du Berry, année 1865 p 117, un mémoire d’Edouard André, proposant déjà des statuts associatifs.
Mais il faudra attendre 1870 pour que naisse une Société d’horticulture et de viticulture du Cher (rappelons le déferlement du Phylloxéra de la Vigne et de la nécessité d’apprendre à greffer sur plants américains). Cette société a laissé quelques années de bulletin que l’on peut en partie retrouver aux Archives départementales et, bien sûr, dans les réserves de la Société nationale d’Horticulture de France. Je n’ai pu savoir les conditions de sa mise en sommeil.
Elle avait tout de même eu le temps de faire frapper une jolie médaille créée par le graveur Rivet et dont vous trouverez ci-joint la numérisation.
Daniel LEJEUNE, ingénieur horticole, membre fondateur.
****************************************************************************************************************************************************
HISTOIRE DU JARDIN DE L ‘ ARCHEVÊCHÉ DE BOURGES
Crée, de 1817 à 1822, sur les anciens remparts Philippe Auguste, le jardin de l’Archevêché est appelé aujourd’hui le jardin de l’Hôtel de Ville. La Mairie est installée au palais de l’Archevêché, depuis 1906.
En 1679, Michel Phélypeaux de la Vrillière, Archevêque de Bourges de 1677 à 1694, veut agrandir son palais et crée un jardin en pensant le refermer de murs.
C’est en 1793, que l’administration du département prend possession du palais épiscopal et que le jardin devient public.
En 1821, le jardin est ouvert depuis le parvis sud de la cathédrale, après la démolition des maisons, et le clos de grilles.
Le jardin est situé au cœur de la ville, au pied de l’ancien archevêché. Il est en terrasse du côté de la cathédrale, de la rue des Hémerettes et de l’avenue Eugène Brisson, sur les anciens remparts. Il est de plain-pied du côté de la place Etienne Dolet.
C’est un jardin classique, régulier, composé de deux parties distinctes :
L’une que l’on peut qualifier d’architecturée, se situant dans le prolongement du Palais de l’Archevêché, formée de deux boulingrins avec des massifs de fleurs, de rosiers et d’ifs taillés en cône. L’ensemble est encadré par des Tilleuls taillés en rideau. A chaque angle, on peut admirer les quatre vases de Cugnot.
L’autre densément plantée et ordonnée en secteurs rayonnant autour d’un bassin construit au XIXe siècle. Une longue allée bordée de Tilleuls, également taillés en rideau, est axée sur le chevet de la cathédrale et est parallèle à l’Hôtel de Ville. Elle aboutit à une terrasse surplombant la place du 8 Mai 1945. Dans cette zone boisée, se situe le kiosque à musique datant de 1908.
Les Végétaux remarquables :
Tilia europea ‘Palida’ (alignements taillés plantés en 2000)
Taxus baccata (taillés en cône)
Cedrus libani
Fagus sylvatica
Le statuaire
Nous pouvons remarquer dans ce jardin, outre la colonne élevée en hommage au libéralisme apprécié sous la Révolution du Duc de Béthune Charost (1738-1800), les bustes du prédicateur Bourdaloue (1632-1704) et du physicien Sigaud de Lafond (1730-1810), aux angles des parterres fleuris, et les quatre vases de Cugnot (1835-1894), symbolisant les saisons.
Un kiosque à musique est situé dans la partie boisée du jardin. Il est à base de colonnes métalliques en fonte, sur un soubassement bétonné. Édifié en 1908, une grande fête eu lieu le 8 septembre de la même année, lors de son inauguration.
Présents dans le jardin depuis 1884, en remplacement de 8 grands vases de Médicis vétustes, ils ont été déposés par mesure de sécurité en 1983 et restaurés. Remis en place en 1994, ils font l’admiration des touristes. Les vases représentent la danse des quatre saisons. Il y en a deux paires. On y voit un chasseur, la cartouchière et la gibecière vides, l’air hilare, le gilet déboutonné, et le chien en alerte, brandir son fusil pour saluer l’automne. Face à lui, une jeune femme rayonnante tient une branche bourgeonnante de la main gauche et un nid plein d’oisillons qui s’égosillent dans sa dextre, tout le printemps, en somme. L’autre vasque met face à face, un hiver enturbanné dans une écharpe qui s’envole et une belle paysanne estivale, la faucille à la main et la gerbe de blé sur l’épaule.
Ces personnages reposent sur des têtes de boucs puissamment cornues. Les vases sont décorés par des ribambelles de gamins qui jouent à saute mouton. Au dessus, des cornes d’abondance déposent des kilos de chasselas, et des roses à la douzaine, sous des angelots, des amours aveugles, et des serpents à la gueule ouverte.
Un kiosque à musique est situé dans la partie boisée du jardin. Il est à base de colonnes métalliques en fonte, sur un soubassement bétonné. Édifié en 1908, une grande fête eu lieu le 8 septembre de la même année, lors de son inauguration.
Présents dans le jardin depuis 1884, en remplacement de 8 grands vases de Médicis vétustes, ils ont été déposés par mesure de sécurité en 1983 et restaurés. Remis en place en 1994, ils font l’admiration des touristes. Les vases représentent la danse des quatre saisons. Il y en a deux paires. On y voit un chasseur, la cartouchière et la gibecière vides, l’air hilare, le gilet déboutonné, et le chien en alerte, brandir son fusil pour saluer l’automne. Face à lui, une jeune femme rayonnante tient une branche bourgeonnante de la main gauche et un nid plein d’oisillons qui s’égosillent dans sa dextre, tout le printemps, en somme. L’autre vasque met face à face, un hiver enturbanné dans une écharpe qui s’envole et une belle paysanne estivale, la faucille à la main et la gerbe de blé sur l’épaule.
Ces personnages reposent sur des têtes de boucs puissamment cornues. Les vases sont décorés par des ribambelles de gamins qui jouent à saute mouton. Au dessus, des cornes d’abondance déposent des kilos de chasselas, et des roses à la douzaine, sous des angelots, des amours aveugles, et des serpents à la gueule ouverte.